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SOUVENIRS POLITIQUES

basant sur un vote de parti de la Chambre des Communes et du Sénat, comme un empiètement sur les droits de la province.

C’était, disait cette adresse, à la province de Québec directement intéressée à juger de l’apropos et de la sagesse de l’acte par lequel le Lieutenant-Gouverneur avait retiré l’administration des affaires de la province des mains du ministère DeBoucherville pour la confier à un autre. Depuis la dernière session, trois élections partielles, avaient eu lieu dans les comtés de St-Hyacinthe, Rouville et Chambly, et dans ces trois collèges électoraux, le peuple avait approuvé par de grandes majorités l’acte de Son Honneur le Lieutenant-Gouverneur.

Cette adresse fut votée par 31 contre 28.

La campagne de presse fut menée avec habileté et vigueur par MM. Dansereau et Tarte, deux journalistes de haute valeur. Ils avaient pour les seconder dans leurs efforts la ténacité de M. Angers et la dévorante activité de M. Sénécal qui était l’agent extérieur, l’homme d’action par excellence. Cet homme, d’une nature très sympathique, libéral, généreux, ne connaissait pas ce que voulait dire le mot « impossible ». Bon camarade, insinuant, peu scrupuleux, il avait pardessus tout une audace à toute épreuve. Nous verrons plus tard la raison de son grand zèle à demander la démission de M. Letellier : c’était pour donner le