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mann : « Le climat extraordinairement favorable de l’Australie épargne à la tribu sauvage, peut-être la plus heureuse de toutes, la peine de construire des habitations fixes. D’ailleurs, les dispositions géographiques, la variété et le changement des paysages ne lui permettent pas de choisir des résidences fixes ; la nature du pays la condamne à une vie nomade incessante. L’indigène est partout chez lui ; il trouve partout sa table mise ; mais, s’il veut la couvrir, il ne peut le faire qu’avec les efforts les plus pénibles et au moyen des ruses les plus ingénieuses. Il sait parfaitement le temps et le lieu où tel fruit, telle baie, telle racine sont mûrs, où le canard et la tortue pondent leurs œufs, où tel et tel oiseau de passage arrive, où telle et telle larve, chrysalide, etc., devient une friandise, où l’opossum est le plus gras, où fraye tel ou tel poisson, à quelle source le kanguroo et l’émou vont se désaltérer, etc. Et c’est précisément cette vie si forcément active qui lui devient chère, se change en une deuxième nature et le rend, sous un certain rapport, plus intelligent qu’une autre peuplade sauvage quelconque. Dans les écoles bien dirigées, les enfants de ces sauvages ne sont guère inférieurs à ceux des Européens ; ils les surpassent même dans quelques branches spéciales. Ce serait une profonde erreur de regarder les noirs de l’Australie comme la race la plus inférieure. À quelques égards, il n’y a pas de peuple plus rusé qu’eux. »

14 bis [page 333]. [Les Pfahlbauten du Dr Ferdinand Keller comprennent sept rapports détaillés publiés dans les Mittheilungen der antiquarischen Gesellschaft in Zürich, de 1854 à 1877. Un huitième rapport est sous presse. Voir aussi Desor, les Palafittes ou constructions lacustres du lac de Neuchatel. Paris, C. Reinwald, 1865 ; Troyon, les Habitations lacustres, temps anciens et modernes, Lausanne, 1860 ; — A. Morlot, Études géologico-archéologiques en Danemark et en Suisse, Société vaudoise des sciences naturelles, t. VI, n° 46. Lausanne, 1860. [N. d. t.]

15 [page 334]. Un excellent résumé des faits ici énumérés se trouve chez Baer, Der vorgeschichtliche Mensch, p. 133 et suiv. ; voir, en outre, Naturforscher, 1874, n° 17, sur la trouvaille de Thaingen (chemin de fer de Schaffhouse à Constance), contenant, entre autres choses, une corne de renne sur laquelle on voit l’esquisse d’un renne offrant « une délicatesse de formes et un fini d’exécution » qui la placent au-dessus de tous les dessins trouvés jusqu’ici dans les grottes du midi de la France. Le rapporteur[1] remarque que ces dessins d’animaux se trouvent associés exclusivement à des outils en silex non poli ; il les

  1. A. Heim, in den Mittheilungen der antiquarischen Gesellschaft in Zürich, t. XVIII, p. 125.