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ferment beaucoup d’assertions hasardées et d’inexactitudes. Au reste, cela importe peu en ce qui concerne le développement, des pensées relatives à ta téléologie. Ajoutons en passant que le rédacteur du Literarisches Centralblatt (1863, p. 486) le loue en disant : « Le livre est écrit d’un bout à l’autre avec le calme de l’impartialité et avec une assurance sèche qui rappelle Spinosa. » L’attaque, mentionnée dans le texte, de ce que nous pouvons appeler la théorie d’Empédocle, se trouve dans le Literarisches Centralblatt, 1864, p. 843 et suiv.

58 [page 271]. Wigand[1] s’est entièrement mépris sur le sens de ce passage lorsqu’il s’imagine « que le caractère de la nature est représenté ici comme étant ce qu’il y a de moins conforme à la finalité et comme constituant ce qu’il y a de plus fortuit tandis qu’il s’agit simplement de faire ressortir le contraste existant entre la manière dont la nature poursuit un but et celle dont l’homme poursuit semblablement un but. On devrait considérer comme dépourvue de finalité la façon d’agir d’un homme imitant la nature ; il est donc démontré que la façon d’agir de la nature (expression figurée dont nous nous servons pour abréger) est en tout cas essentiellement différente de celle de l’homme et que, par conséquent, l’anthropomorphisme de ta téléologie, dont il est question ici dans l’enchaînement des idées, constitue une théorie entièrement insoutenable. Je n’ai dit nulle part que la nature procède « avec une très-grande économie ». Je me borne à comparer la conduite de l’homme à celle de la nature dans la poursuite d’un but. Que la nature atteigne réellement le sien, comme le fait remarquer Wigand, en contradiction apparente avec mon opinion, c’est la présupposition évidente de toute ta discussion. Mais lorsque Wigand ajoute « et il est vrai, sans préjudice des autres buts, » ce n’est là, comme toute la suite de sa réflexion, qu’une métaphysique optimiste, à laquelle on peut opposer avec un droit au moins égal une métaphysique pessimiste fondée sur les faits. — Voir, du reste, dans le texte, les mots du dernier alinéa se référant à cette question : « Et cependant la médaille a un revers, etc. »

59 [page 274]. Nous avons également reproduit ici ce passage de la première édition, sans y rien changer, bien qu’il n’ait plus un rapport direct avec le darwinisme. « Individu » et « espèce » sont corrélatifs, du moins au point de vue de la théorie de la connaissance. C’est le même processus synthétique qui concentre dans l’un et l’autre de ces concepts ce qu’il y a de diversité dans le phénomène, et la question de la priorité du tout ou des parties n’est au fond qu’une autre forme

  1. Der Darwinismus und die Naturforschung Newton’s und Cuvier’s Braunschwcig, 1874, t I, p. 421.