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canisme du cerveau et des nerfs est précisément la voie conduisant avec le plus de sûreté à la connaissance, qu’ici finit l’horizon de notre savoir, sans toucher à ce que l’esprit est en soi. Les sens nous donnent, d’après Helmholtz, les effets des choses, non des images fidèles, encore moins les choses elles-mêmes. Mais au nombre de ces simples effets il faut ranger également les sens eux-mêmes ainsi que le cerveau et les mouvements moléculaires que nous lui prêtons. Nous sommes donc forcés de reconnaître l’existence d’un ordre transcendant de l’univers, soit que cet ordre repose sur les « choses en soi elles-mêmes », soit que, la « chose en soi » étant encore un dernier emploi de notre pensée intuitive, cet ordre repose uniquement sur des relations qui, dans les divers esprits, se manifestent comme nuances et gradations diverses de l’élément sensoriel, sans que l’on puisse se figurer en général une apparition adéquate de l’absolu dans un esprit connaissant.