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métalliques à la surface du cerveau et les laissa s’y enfoncer lentement. Ces boules descendirent, dans tous les cas, après un assez long espace de temps, jusqu’à la base du cerveau, sans qu’il en résultât un trouble quelconque dans les fonctions. C’est uniquement lorsque la boule se posait verticalement sur le nœud vital que la mort s’ensuivait après que la boule avait complètement traversé le cerveau. Flourens rapporte ces expériences dans une dissertation sur la possibilité de guérir les lésions cérébrales (62e Compte rendu) ; il y constate en outre que les cas de semblables blessures abondent où l’animal n’éprouva aucun mal ; les lésions cérébrales se guérissent même avec une surprenante rapidité. Et dans cette même dissertation, Flourens déclare que le partage des facultés intellectuelles d’après les organes du cerveau est le but de la science !

C’est seulement dans ces derniers temps que l’on est entré finalement dans une meilleure voie, et quelque minces que puissent être encore les résultats positifs, un terrain solide se montre immédiatement, et la recherche a un point de départ plus sûr.

Avant tout, il faut mentionner ici (30) les recherches et théories anatomiques de Meynert sur la structure du cerveau. Meynert a le premier essayé, en faisant abstraction de toutes les théories psychologiques, d’obtenir une vue d’ensemble de la structure du cerveau et de la coordination de ses parties, et de déterminer ainsi le cours général de toutes les fonctions cérébrales par rapport aux voies possibles des phénomènes physiologiques. Comme solide point de départ pour ces dernières recherches, il s’appuie uniquement sur la nature connue, en partie sensitive, en partie motrice des cordons nerveux de la moelle épinière qui pénètrent dans le cerveau. Il les poursuit dans leurs ramifications, en remontant jusqu’à l’écorce du cerveau, dont les différentes régions acquièrent ainsi une première et solide caractéristique ; puis il redescend de l’écorce du cerveau, par des degrés déter-