surabondamment la contre-expérience de la caléfaction lente. Pour la première classe d’excitations, il existe dans la moelle épinière de la grenouille un mécanisme servant aux mouvements réflexes adaptés à un but, mais non pour la seconde. Nous ne savons pas si, dans ce dernier cas, la sensation fait défaut ou seulement la faculté de réagir sur la sensation par des mouvements variés. Mais, bien qu’ici nous puissions nous appuyer seulement sur l’analogie, il est probable que partout où naît une sensation, il existe un appareil qui réagit sur la sensation par contre, on peut bien admettre que tout appareil relatif aux mouvements réflexes implique en soi la possibilité de sensations, quelque faibles qu’elles soient, tandis qu’il reste fort douteux si, chez un animal sain et entier, il entre jamais dans la conscience, et cela d’une manière distincte, quelque chose de cette sensation des centres subordonnés (27).
On sent que nous sommes ici en bonne voie pour commencer à rendre le matérialisme conséquent, et, en réalité, ce sera la condition préalable et nécessaire de recherches fructueuses sur les rapports de l’âme avec le cerveau, sans pour cela que le matérialisme soit justifié au point de vue métaphysique. — Si le cerveau peut produire toute la vie de l’âme humaine, il sera bien permis d’attribuer une simple sensation à un centre de moelle épinière. En ce qui concerne finalement les animaux décapités, on fera bien de se rappeler que, pour réfuter Descartes, on avait l’habitude de démontrer que les animaux ne sont pas de simples machines. Nous ne pouvons non plus voir leurs sensations comme telles ; nous concluons qu’elles existent seulement d’après les marques de douleur, de joie, de frayeur, de colère, etc., qui, chez les animaux, concordent, avec les gestes correspondants de l’homme. Mais chez les animaux décapités, nous trouvons en partie les mêmes marques. Nous devrions en conclure qu’elles indiquent pareillement de la sensation. Des animaux auxquels on a enlevé le cerveau crient ou se convulsent quand on les pince. Flourens trouva des poules privées de leur cerveau, dans un