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d’un grand ours, d’un renne et d’autres animaux de l’époque diluvienne. Ces squelettes humains attestaient une race d’une vigueur athlétique, d’une férocité bestiale, mais d’un cerveau déjà très-développé. Dans quelques couches plus profondes de la même caverne, on trouva des outil s’en pierre et d’autres vestiges de l’activité humaine, qui doivent avoir, en partie, appartenu à une race encore bien plus ancienne. À Hohlenfels (6), non loin de Blaubeuren, le professeur Fraas découvrit, en 1870, une antique habitation d’hommes qui chassaient et mangeaient trois espèces différentes d’ours, entre autres l’ours des cavernes. Dans la même caverne se trouvèrent de nombreux restes du renne, dont les cornes travaillées avec des couteaux en silex servaient à faire des outils. Un lion, qui devait dépasser de beaucoup la taille des lions actuels de l’Afrique, avait succombé sous les armes grossières de ces troglodytes, contemporains du rhinocéros et de l’éléphant.

Or c’est précisément celui qui a découvert ces monuments du passé qui plaide aujourd’hui le plus énergiquement en faveur des périodes de courte durée. Fraas continue à chercher partout avec une grande sagacité, dans les traditions de l’antiquité et du moyen âge, des traces d’un vague souvenir relatif à l’état de civilisation de l’époque des troglodytes et à leurs rapports avec les animaux de leur temps. Et de fait, l’opinion qui veut que les périodes du mammouth, de l’ours des cavernes et du renne aient été distinctes et aient duré chacune des milliers d’années, paraît insoutenable. Tous ces animaux ont vécu simultanément sur le sol de l’Europe centrale, bien qu’une espèce ait disparu plus tôt, une autre plus tard. La conservation ou la détérioration de leurs ossements paraît déterminée presque exclusivement par le degré d’humidité des couches de terrain où ils sont enfouis, et l’état dans lequel on les trouve ne fait pas connaître leur âge. Si Fraas, aidé par sa critique géologique et les traditions mythologiques ou étymologiques, descend à