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constante du jour sidéral, n’était pas complètement exact, la vitesse de rotation de la terre allant en s’amoindrissant et la longueur du jour sidéral en augmentant. Il est vrai que, pour des milliers d’années, cela ne fait qu’une petite fraction de seconde, 1/100 de seconde pour mille ans, de sorte que nous devons admirer la sagacité humaine, qui est parvenue à constater une quantité si minime » (43).

Une condition du mouvement à jamais immuable des planètes non moins indispensable que la rigidité absolue des corps célestes serait le vide parfait de l’espace dans lequel ils se meuvent, ou du moins l’absence de toute résistance de la part de l’éther, que l’on suppose remplir le vide. Il paraît que cette condition n’est pas réalisée mieux que la première. La comète d’Encke décrit, pour ainsi dire, sous nos yeux, des ellipses de plus en plus petites autour du soleil, et la cause la plus naturelle de ce phénomène par ait être la résistance du milieu qu’elle traverse. Ici, à vrai dire, la nécessité d’une-déduction ne paraît pas absolue mais l’observation nous oblige à admettre au moins comme vraisemblable l’existence d’un milieu offrant de la résistance. Or le simple fait d’une résistance, quelque petite qu’elle soit, opposée par l’éther, nous dispense d’entrer dans d’autres détails (44).

Une autre conclusion, au contraire, est parfaitement forcée, c’est que la chaleur du soleil ne peut pas durer éternellement. On ne peut éviter cette conclusion en niant la nature ignée du soleil et en admettant comme source de chaleur un éternel frottement entre le corps de cet astre et son enveloppe ou l’éther ou n’importe quoi de ce genre. La plupart des idées de cette espèce sont d’ailleurs devenues impossibles par les observations si multipliées que l’on a faites sur le soleil, dans ces derniers temps. Plus rationnelle est l’hypothèse de la conservation de la chaleur solaire par la chute incessante, sur le soleil, de météorites et de petits corps célestes ; mais cette théorie elle-même ne démontre nullement l’hypothèse de la stabilité. Nous obtenons encore