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riodes de temps assez grandes, et le résultat sera immanquable. Une portion de la force vive du mouvement planétaire est absolument détruite par le flux et le reflux. « Nous arrivons par là, dit Helmhoitz dans sa dissertation sur l’action réciproque des forces de la nature, à la conclusion inévitable que chaque marée diminue continuellement, quoique avec une lenteur infinie, pourtant sûrement, la provision de force vive du système ; de la sorte la rotation des planètes autour de leur axe doit se ralentir et les planètes doivent se rapprocher du soleil ou bien leurs satellites se rapprocher d’elles. »

Il n’y a qu’un seul moyen d’échapper à la conclusion que la terre finira par ne plus tourner il faut découvrir une action qui accélère la vitesse de rotation ralentie par les marées. J. R. Mayer, le savant illustre qui découvrit l’équivalent mécanique de la chaleur, croyait avoir trouvé une action de cette nature dans l’hypothèse que le refroidissement progressif de la terre n’est pas encore à son terme. La terre — et par là il expliquait les tremblements de terre — continue à se contracter, diminue ainsi de circonférence, et le corrélatif de ce fait doit être nécessairement une accélération de la rotation autour de l’axe. Mais Mayer comprenait très-bien que cette hypothèse elle-même n’offrait pas une garantie d’éternelle stabilité, les deux influences contraires ne pouvant se contre-balancer indéfiniment. Il admit en conséquence trois périodes la première, durant laquelle la contraction augmente l’accélération ; la seconde, pendant laquelle l’accélération et le ralentissement se compensent et la troisième, pendant laquelle le ralentissement l’emporte à cause des marées. Mayer pensa d’abord que nous nous trouvions dans la deuxième période, celle de l’équilibre ; mais il changea ensuite d’avis : « Il y a dix ans en effet, dit-il, l’astronome anglais Adams, à Londres, stimulé par la découverte de l’influence ralentissant des marées, prouva que le calcul de Laplace, relatif à la durée