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inconnu jusqu’à un certain point, mais ne doit pas être évalué trop haut ; les dimensions des atomes comparés aux molécules ne doivent pas non plus être considérées comme imperceptibles. Les atomes exécutent des mouvements vifs dans l’intérieur des molécules, etc. — Cependant à côté de ce crépuscule d’une connaissance se trouve immédiatement la réflexion que ces atomes sont probablement « des parcelles de masse d’un ordre supérieur à celui des molécules, mais ne constituent pas encore les parcelles finales et les plus petites de la masse.

» Il paraît plus probable que, de même que les masses d’une étendue plus grande et plus appréciable pour nos sens se composent de molécules, les molécules ou parcelles de masses de premier ordre se composent d’atomes ou de parcelles de masses de deuxième ordre, de même aussi les atomes à leur tour se composent de groupes de parcelles de masses d’un troisième ordre plus élevé.

» Nous sommes amenés à cette conception par la pensée que, si les atomes étaient des grandeurs immuables, indivisibles, nous serions obligés d’admettre autant d’espèces différentes de matières élémentaires que nous connaissons d’éléments chimiques. Or il est peu vraisemblable en soi qu’il existe une soixantaine ou plus de matières primitives, essentiellement distinctes. Cette existence devient encore plus invraisemblable par la connaissance que nous avons de certaines propriétés des atomes, parmi lesquelles il faut remarquer surtout les rapports réciproques que présentent entre eux les poids atomiques d’éléments différents (35). »

Il est fortement à présumer que les atomes de troisième ordre aussi, tout en étant les atomes de la matière primitive et unique, pourraient, examinés de plus près, se résoudre à leur tour en atomes de quatrième ordre. Tous ces processus, qui s’étendent à l’infini, montrent que, dans ces questions, nous n’avons affaire qu’aux conditions nécessaires de notre connaissance, non pas à ce que peuvent être