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d’un autre côté rendaient à l’étude du latin une direction humaniste au lieu de la méthode routinière du XVIIe siècle. Ce ne fut pas l’effet du hasard si, au commencement du XVIIIe siècle, on se rattacha, sur bien des points, aux traditions de Sturm dans les gymnases, et par conséquent si on redoubla d’ardeur pour imiter Cicéron, non par un respect traditionnel envers le latin, mais grâce au goût qui venait de renaître pour la beauté et l’élégance du style. — Comme exemple des plus marquants de réforme scolaire dans ce sens, nous nous contenterons de rappeler l’activité de l’inspecteur de Nuremberg, Feuerlein[1] ; nous regrettons seulement que l’auteur n’ait pas assez mis en relief les efforts de Feuerlein pour l’amélioration de l’enseignement des langues latine et grecque, ainsi que pour l’étude de l’allemand et des sciences positives. Feuerlein avait été poussé principalement par Morhof, bien connu comme érudit, et par le savant recteur d’Ansbach, Köhler, de l’école duquel sortit Jean-Mathias Gesner, qui compléta la victoire de la nouvelle réforme en publiant ses Institutiones rei scholasticæ (1715) et sa Griechische Chrestomathie (1731). Voir Sauppe, Weimarische Schulreden, VIII, Johann-Matthias Gesner. (Weimar, 1856).

107 [page 431]. Uz, que ses contemporains admirèrent plus tard comme l’Horace allemand, fit ses études au gymnase d’Ansbach, d’où était sorti J.-M. Gesner (voir la note précédente). Gleim vint de Wernigerode, où, à la vérité, on était arriéré en fait de grec, mais où l’on faisait avec une ardeur d’autant plus grande des vers latins et allemands[2]. À Halle, où ces jeunes gens formèrent la Société anacréontique, ils commencèrent à lire Anacréon en grec. Les deux Hagedorn, l’un poète et l’autre critique d’art, vinrent de Hambourg, où le célèbre érudit Jean Alb. Fabricius faisait de bons livres et de « mauvais vers », dit Gervmus.

108 [page 431]. Sur Thomasius et son influence, voir particulièrement Biedermann, Deutschland im XVIII Jahrhundert, II, p. 358 et suiv.

109 [page 431]. Un exemple particulièrement caractéristique nous est fourni à ce propos par Justi[3], dans l’excellent portrait du professeur Damm de Berlin, qui exerça une influence considérable sur l’étude du grec et notamment d’Homère.

110 [page 433]. Lichtenberg, Vermischte Schriften, publiés par Kries, ll, p. 27.

111 [page 434]. Voir la lettre de Gœthe, publiée par Antoine Dohrn

  1. Voir de Raumer, Gesch. d. Pœd. 3e éd., p. 101 et suiv.
  2. Voir Prœhle, Gleim auf der Schule, Progr. Berlin, 1857.
  3. Winkelmann, I, p. 34 et suiv.