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qui, par son impulsion, donne naissance à la gravitation. Ici, à la vérité sont aussi mentionnées des possibilités toutes différentes, entre autres une tendance réelle des corps à se porter les uns vers les autres, et même l’action d’un intermédiaire incorporel ; mais le vrai but du passage est de montrer l’absolue valeur générale du développement mathématique, quelle que puisse être d’ailleurs la cause physique. La conclusion de tout l’ouvrage indique clairement où se trouve exprimée l’idée favorite de Newton. Voici le texte complet du dernier paragraphe : « Adjicere jam liceret nonnulla de spiritu quodam subtilissimo corpora crassa pervadente et in iisdem latente, cujus vi et actionibus particulæ corporum ad minimas distancias se mutuo attrahunt, et contiguæ factæ cohærent ; et corpora electrica agunt ad distancias majores, tam repellendo, quam attrahendo corpuscula vicina ; et lux emittitur, reflectitur, refringitur, inflectitur et corpora calefacit ; et sensatio omnis excitatur, et membra animalium ad voluntatem moventur, vibrationibus scilicet hujus spiritus per solida nervorum capillamenta ab externis sensuum organis ad cerebrum et a cerebro in musculos propagatis. Sed hæc paucis exponi non possunt ; neque adest sufficiens copia experimentorum, quibus leges actionum hujus spiritus accurate déterminari et monstrari debent. (« Il nous serait maintenant permis d’ajouter quelques mots sur un esprit très-subtil qui pénètre dans les corps solides et y reste à l’état latent ; par sa vertu et son action, les parcelles des corps s’attirent mutuellement à de petites distances et adhèrent quand elles sont contiguës. Les corps électriques agissent à de plus grandes distances, tant pour repousser que pour attirer les corpuscules voisins. La lumière est émise, réfléchie, réfractée et déviée ; elle échaulfe les corps. Toute sensation est excitée ; les membres des animaux se meuvent à volonté, sans doute par les vibrations de cet esprit propagées à travers les solides tubes capillaires des nerfs, depuis les organes extérieurs des sens jusqu’au cerveau et du cerveau dans les muscles. Mais ces détails ne peuvent se donner en peu de mots, et nous n’avons pas un assez grand nombre d’expériences pour nous permettre de déterminer avec soin et de démontrer les lois de l’action de cet esprit. »)

63 [page 280]. Voir Ueberweg, Gruddriss, 3e éd., III, p. 102.

64 [page 280]. Whewell, trad. Littrow, II, p. 145. — Et pourtant Huyghens, Bernouilli et Leibnitz étaient alors peut-être sur le continent seuls parfaitement capables d’apprécier les travaux mathématiques de Newton ! Voir l’intéressante remarque de Littrow, ibid., p. 141 et suiv., particulièrement sur l’opposition qu’au début la théorie de Newton sur la gravitation rencontra même en Angleterre.

65 [page 281]. On comprend donc très-bien pourquoi se renouvellent toujours les essais faits pour expliquer la pesanteur par des causes phy-