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40 [page 268]. Buckle[1] apprécie plus exactement : « After the death of Bacon, one of the most distinguished Englishmen was certainly Boyle, who, if compared with his contemporaries, may be said to rank immediately below Newton, though, of course, very inferior to him as an original thinker. » (« Après la mort de Bacon, un des Anglais les plus éminents fut certainement Boyle, qui, si on le compare à ses contemporains, peut être rangé immédiatement après Newton, bien qu’il lui soit sans doute très-inférieur comme penseur original. » ) Nous hésitons à souscrire à cette dernière appréciation, car la grandeur de Newton ne consiste nullement dans l’originalité de sa pensée, mais dans la réunion d’un rare talent pour la mathématique avec les qualités que nous avons dépeintes dans notre texte.

41 [page 269]. Ainsi déjà Gmelin[2] fait commencer avec Boyle (1661-1690) la 2e période ou la période moderne de l’histoire de la chimie. Il remarque avec raison (II, 35) qu’aucun homme n’a contribué autant que Boyle « à renverser le pouvoir que l’alchimie s’arrogeait sur tant d’esprits et sur tant de sciences ». — Kopp parle de lui en détail[3] : « Nous voyons en Boyle le premier chimiste dont les efforts, en chimie, furent exclusivement dirigés vers le noble but de scruter la nature ». Il le cite ensuite souvent dans les parties spéciales de son histoire, surtout dans l’Histoire de la théorie des affinités[4], où, entre autres, il dit de Boyle que le premier, il conçut la recherche des molécules élémentaires tout à fait dans l’esprit de la chimie actuelle.

42 [page 271]. Buckle (II, p. 75) attribue notamment à Boyle les premières expériences sur les rapports de la couleur et de la chaleur, la base de l’hydrostatique et la première découverte de la loi dite plus tard de Mariotte, d’après laquelle la pression de l’air se modifie en proportion de sa densité. Quant à l’hydrostatique, Buckle n’exalte Boyle que relativement aux Anglais, reconnaissant ainsi indirectement la supériorité de Pascal. Voir ibid., la note 68, où du reste on peut se demander si, en fait d’hydrostatique, on n’a pas exagéré le mérite de Pascal aussi bien que de Boyle. L’après Dühring[5], le véritable inventeur sur ce terrain serait Galilée, dont Pascal ne fit qu’appliquer ingénieusement les principes ; quant à Boyle, que Dühring ne nomme pas du tout, il aurait surtout le mérite d’avoir confirmé par des expé-

  1. Gesch. d. Chemie, Gœtt., 1798.
  2. Hist. of civil., II, p. 75.
  3. Gesch. d. Chemie, p. 163 et suiv.
  4. Gesch. d. Chemie, II, p. 274 et suiv.
  5. Gesch. d. Princ. der Mechanik, p. 90 et suiv.