Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1877, tome 1.djvu/529

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

telle que Hammer la conçoit ; mais, s’ils n’eussent été animés par un véritable fanatisme, ils auraient eu de la peine à fonder leur puissance dans l’esprit des croyants. Hammer a raison (page 337 et passim) de les comparer aux Assassins ; mais quand (page 339) il regarde aussi les régicides de la Révolution française comme dignes d’avoir pu être des satellites du « Vieux de la montagne », il prouve avec quelle facilité la manie de généraliser peut faire méconnaître la vérité dans les phénomènes historiques. En tout cas, le fanatisme politique des terroristes français était dans l’ensemble très-sincère et nullement entaché d’hypocrisie.

24 [page 173]. Prantl, Gesch. der Logik un Abendlande, II, page 4, ne veut trouver, dans toute la scholastique, que de la théologie et de la logique, sans « aucune philosophie ». Il est très-vrai d’ailleurs que les différentes périodes de la scolastique se distinguent les unes des autres simplement par la quantité toujours croissante des matériaux intellectuels. (Ueberweg pourrait bien avoir tort en admettant trois périodes dans l’adaptation de la philosophie d’Aristote à la doctrine de l’Église : 1° l’adaptation incomplète, 2° l’adaptation complète, 3° l’adaptation se dissolvant elle-même.) — Voir ibid. une complète énumération des matériaux d’étude dont disposait le moyen âge à son début.

25 [page 174]. Ce dernier point est très-bien démontré par le Dr  Schuppe dans son écrit Die aristotelischen Kategorieen. J’approuve moins l’argumentation contre Bonitz sur le vrai sens à attacher à l’expression κατηγορίαι τοῦ ὄντος. L’expression, choisie dans le texte, cherche à éluder ce sujet de polémique, dont l’explication m’entraînerait trop loin. D’après Prandtl, Gesch. d. Logik., l, page 192, ce qui existe par le fait acquiert son entière détermination concrète au moyen des principes énoncés dans les catégories.

26 [page 175]. Prantl, Gesch. d. Logik., ll, page 19 et suiv., particulièrement la note 75.

27 [page 178]. Ueberweg, Grundriss, 4e éd. I, p. 172 et 175, — Les intrications qui y sont données nous suffisent complètement, attendu qu’il ne s’agit pas ici d’une nouvelle explication de la métaphysique d’Aristote, mais seulement d’une discussion critique sur des idées et des assertions attribuées sans conteste à Aristote.

28 [page 182]. Kant[1] parle de l’impossibilité d’une preuve ontologique de l’existence de Dieu, et il montre que l’existence n’est pas en général un attribut réel, c’est-à-dire n’est pas une idée (Begriff) de quelque

  1. Kritik d. r. Vernunft, doctrine élémentaire. IIe partie, 2e section, 2e livre, 3e point, 4e § — t. III, p. 409 de l’éd. Hartenstein.