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65 [page 131]. Voir plus haut, p. 25-29. Vers (I, 1021-1034) :

Nam certe neque consilio, etc.

Voir livre V, vers 836 et suiv. de plus amples détails sur la naissance des organismes d’après les théories d’Empèdocle.

66 [page 133]. Parce que les rayons du soleil, malgré leur extrême ténuité, ne sont pas de simples atomes, mais des faisceaux d’atomes, ils traversent un milieu raréfié, mais non le vide complet. En revanche, Lucrèce attribue aux atomes une vitesse bien plus grande que celle des rayons de lumière (II, 162-164) :

« Et multo citius ferri quam lumina solis,
Multiplexque loci spatium transcurrere eodem
Tempore quo solis pervolgant fulgura cœlum. »

« Ils sont bien plus rapides que les rayons du soleil et parcourent dans le même temps un espace bien plus étendu que celui que peuvent parcourir les éclairs qui jaillissent du soleil. »

67 [page 134]. Lucrèce, ll, 216 et suiv.

68 [page 134]. On comprendra difficilement que, dans la question du « libre arbitre », on ait pu attribuer à Lucrèce la supériorité sur Épicure et y découvrir une preuve de l’élévation de son caractère moral ; car d’abord tout ce passage appartient évidemment ål’inspiration d’Épicure ; puis il s’agit ici d’une grave inconséquence par rapport à la théorie physique, qui ne prête aucun appui à la théorie de la responsabilité morale. On pourrait au contraire regarder presque comme une satire contre l’æquilibrium arbitrii (libre arbitre) le caprice inconscient avec lequel les atomes de l’âme se décident en faveur de telle ou telle détermination et fixent ainsi la direction et l’effet de la volonté, aucune image ne montrant avec plus d’évidence comment, par la seule hypothèse d’une pareille détermination, on supprime, en fait de liberté morale, toute corrélation solide entre les actes et le caractère d’une personne.

69 [page 135]. Lucrèce, II, 655-660 : « Hic si quis mare Neptunum, etc. » Quant à la variante, voir le commentaire de Lachmann, p. 112. En effet, le dernier vers est tombé, dans les manuscrits, à une place qui n’était pas la sienne ; et la correction, que Bernays aussi a adoptée, est évidente ; la traduction qui se termine avec le vers 659 « autant qu’on peut juger de la chose », affaiblit ici la pensée d’une manière inadmissible.

70 [page 136]. Lucrèce, II,904 et suiv. : « nam sensus jungitur omnis visceribus, nervis, venis » (car tout le sentiment se relie aux entrailles, aux nerfs, aux veines). La connexion des mots, quelque peu obscure dans le texte, fait ressortir en premier lieu et uniquement la mollesse