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métaphysique de la connaissance, on ne peut nier qu’Aristote nous ait transmis les éléments de la logique formelle, qu’il ne fit d’ailleurs que recueillir et compléter ; lesquels, comme nous espérons le montrer dans un ouvrage ultérieur, ne se rattachent qu’extérieurement au principe de la logique d’Aristote et le contredisent souvent. Mais, quoiqu’il soit aujourd’hui à la mode de mépriser la logique formelle et d’attacher une trop grande importance à l’idéologie métaphysique, il suffirait d’une méditation calme pour mettre, du moins hors de toute contestation, la conviction que chez Aristote les principes fondamentaux de la logique formelle sont seuls démontrés avec clarté et précision, comme les éléments des mathématiques, en tant qu’ils n’ont pas toutefois été falsifiés et dénaturés par la métaphysique d’Aristote, comme, par exemple, la théorie des conclusions tirées des propositions modales.

7 [page 7]. Voir la formule du même problème chez Kant[1]. Une explication plus approfondie des questions de méthode se trouve dans notre deuxième volume.

8 [page 7]. Voir l’article Psychologie dans Enc. ges. des Erziehungs- und Unterrichtswesens, t. VIII, p. 594.

9 [page 8]. Voir la note 1. — De plus amples détails sur Diogène d’Apollonie se trouvent chez Zeller[2]. La possibilité indiquée ici d’un matérialisme également conséquent, quoique sans atomistique, sera examinée plus amplement dans le deuxième volume à propos les opinions d’Ueberweg. Faisons remarquer encore qu’une troisième conception, que l’antiquité n’a fait également que pressentir, consiste dans l’hypothèse d’atomes sensibles ; mais ici on rencontre, dès que l’on construit la vie intellectuelle de l’homme avec la somme des états sensibles de ses atomes corporels, un écueil semblable à celui que rencontre l’atomisme de Démocrite, quand, par exemple, il produit un son ou une couleur, à l’aide du simple groupement d’atones qui, par eux-mêmes, ne sont ni brillants ni sonores ; mais, si l’on attribue tout le contenu d’une conscience humaine, comme état interne, à un seul atome, hypothèse qui dans la philosophie moderne revient sous les formes les plus diverses, tandis que les anciens y étaient fort étrangers, alors le matérialisme se transforme en un idéalisme mécanique.

10 [page 10]. Ici nous ne sommes nullement d’accord avec la critique de Mullach, Zeller et autres, relativement à cette tradition. On aurait tort, à cause de la ridicule exagération de Valère Maxime et de l’inexactitude d’une citation faite par Diogène de Laërte, de rejeter a priori

  1. Kritik der reinen Vernunft, introduction, particulièrement le passage III, p 38, ed. Hartenstein.
  2. Philos. der Griechen, I, p 218 et suiv.