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4 [page 4]. Voir Buckle, Hist. of civil. in England. II, p. 136 et suiv. de l’éd. Brockhaus.

5 [page 5]. Voir la réfutation détaillée des opinions sur l’origine de la philosophie grecque due à la spéculation orientale chez Zeller[1] et la dissertation concise, mais très-judicieuse, sur la même question, dans Ueberweg[2]. La critique de Zeller et d’autres historiens a probablement fait justice, pour toujours, des idées grossières d’après lesquelles l’Orient aurait été le maître de la Grèce ; en revanche, les remarques de Zeller (p. 23 et suiv.) sur l’influence que la communauté d’origine avec les peuples indo-germaniques, et les rapports durables de voisinage ont dû exercer, pourraient bien acquérir une importance plus grande par suite du développement des études orientales. En ce qui concerne spécialement la philosophie, il est à remarquer que Zeller, influencé par les idées de Hegel, ne relie évidemment pas assez étroitement la philosophie au développement de la culture en général, et qu’il isole trop les pensées : spéculatives ». Si notre opinion sur l’étroite liaison de la spéculation avec le développement de la conscience religieuse et avec le commencement de la pensée scientifique est généralement exacte, l’impulsion qui aboutit à cette modification dans la manière de penser peut être venue de l’Orient ; mais, chez les Hellènes, grâce à un sol plus favorable, elle a dû produire des fruits plus nobles. Levres[3] remarque que ce les faits nous portent à croire que l’aurore de la pensée scientifique coïncide, en Grèce, avec un grand mouvement religieux dans l’Orient. » D’un autre côté, différentes idées philosophiques peuvent aussi très-bien être venues d’Orient en Grèce, et s’y être développées, précisément parce que le génie grec était favorable à ces idées. — Les historiens feront bien aussi de s’approprier des images empruntées à la science de la nature. On ne peut plus admettre un contraste absolu entre l’originalité et la tradition. Les idées, comme les germes organiques, s’envolent au loin ; mais elles ne se développent que sur un sol propice, où elles s’élèvent à des formes supérieures. Naturellement nous ne nions pas que la philosophie grecque ait pu naître en dehors de semblables impulsions ; mais la question de l’originalité nous apparaît sous un tout autre point de vue. La véritable indépendance de la culture hellénique tient à sa perfection et non à ses commencements.

6 [page 6]. Dieu que les aristotéliciens modernes aient raison de dire que, dans la Logique d’Aristote, la chose essentielle, examinée au point de vue de l’auteur, n’est pas la logique formelle, mais la théorie logico-

  1. Philos. der Griechen, 3e éd., I, p. 20 et suiv.
  2. Grundriss, 4e éd., I, p. 32.
  3. Gesch. d. a. Phil. Berlin, 1871 ; I, p. 112.