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TROISIÈME PARTIE

LE MATÉRIALISME DU XVIIe SIÈCLE


CHAPITRE PREMIER

Gassendi.


Gassendi rénovateur de l’épicurisme. — Préférence donnée à ce système comme le mieux adapté aux nécessités de l’époque, particulièrement au point de vue de l’étude de la nature. — Conciliation avec la théologie. — Jeunesse de Gassendi ; ses Exercitationes paradoxicæ. — Son caractère. — Polémique contre Descartes. — Sa doctrine. — Sa mort. — Son rôle dans la réforme de la physique et de la philosophie naturelle.


En attribuant à Gassendi la rénovation d’une conception complète du monde, d’après les principes du matérialisme, nous sommes tenus de justifier l’importance que nous lui accordons. Avant tout, nous faisons ressortir que Gassendi a remis en lumière le système matérialiste le plus parfait le l’antiquité, celui d’Épicure, et qu’il l’a transformé d’après les idées du XVIIe siècle. Mais c’est précisément sur cette circonstance qu’on s’est appuyé pour refuser de voir dans Gassendi un rénovateur de la philosophie comme Bacon et Descartes, et pour le considérer comme le simple continuateur de la période pendant laquelle on avait fait des efforts impuissants pour reproduire les systèmes classiques de l’antiquité (1).

En jugeant ainsi, on méconnaît la différence essentielle qui existait entre le système d’Épicure et les autres systèmes