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venait devant le tapis du prophète et était tour à tour examiné et l’objet d’une décision ; et ces jugements étaient faits pour être toujours valables ! Mohammed ne connaissait aucune différence de degré dans ses inspirations ; ainsi, par exemple, sa décision de pouvoir lui-même prendre un plus grand nombre de femmes qu’il n’était prescrit aux autres, était, dans son esprit, tout aussi bien la parole de Dieu que le « chapitre de l’Unité. » Il avait, heureusement, une bonne dose de sens commun, et, en général, son jugement était sain ; s’il en eût été autrement, le mal produit par cet usage de fixer à tout jamais des décisions relatives à certains moments et à des circonstances particulières, eût été beaucoup plus grave. Mais, telles qu’elles sont, les lois du Korân représentent les coutumes modifiées d’un peuple grossier et sans culture, et sont souvent tout à fait inapplicables aux autres nations à des périodes différentes de développement. Jamais Mohammed n’aurait pu concevoir la possibilité que les lois qu’il trouvait