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entre tous ces partis n’était pas une tâche facile, même pour un homme d’état éprouvé ; et pour Mohammed, qui n’avait pas été élevé dans l’art de diriger les hommes, c’était particulièrement difficile. La force remarquable de son influence personnelle, qui évoquait une loyauté enthousiaste chez ses partisans, lui en tint lieu beaucoup, et il faut admettre qu’il se montra chef énergique aussi bien que zélé prophète. Nous n’avons pas à savoir ici jusqu’à quel point son caractère de prophète fut gâté par les nécessités politiques ; car l’inspiration du Korân et la sincérité de celui qui l’a prêché n’ont rien à faire avec l’objet qui nous occupe. Ce qui doit attirer notre attention est simplement la variété des causes qui ont produit la complexité relative des chapitres de Médine. Il est bien compréhensible que la nature de la révélation ait changé selon les circonstances. Au commencement, Mohammed essayait seulement de prêcher la pratique du bien et la crainte de Dieu à une cité sans foi, tandis qu’à