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L’éloquence d’autrefois détonne par éclairs comme dans le « chapitre du Tonnerre » (xxx) dont quelques parties sont égales à ce qu’il y a de mieux dans les premiers chapitres. Et peu de passages du Korân surpassent ces versets du chapitre vi :

Dis : À qui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Dis : c’est à Dieu. Il s’imposa à lui-même la miséricorde comme un devoir… Il a les clefs des choses cachées ; lui seul les connaît. Il ne tombe pas une feuille qu’il n’en ait connaissance. Il n’y a pas un seul grain dans les ténèbres de la terre, un brin vert ou desséché qui ne soit inscrit dans le livre évident. Il vous fait jouir du sommeil pendant la nuit et sait ce que vous avez fait pendant le jour ; il vous ressuscitera le jour, afin que le terme fixé d’avance soit accompli ; vous retournerez ensuite à lui ; et alors il vous récitera ce que vous avez fait. Il est le maître absolu de ses serviteurs ; il envoie des anges qui vous surveillent ; lorsque la mort s’approche de l’un d’entre vous, nos messagers le font mourir ; ils n’y font pas défaut. Ensuite vous êtes rendus à votre véritable maître. N’est-ce pas à lui qu’appartient le jugement : c’est lui qui est le plus prompt des juges !

(Kor., vi, 59-62.)