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n’en aurez pas le vouloir, à moins que Dieu le veuille. » Ainsi Mohammed s’aventure sur le terrain dangereux du libre arbitre et de la prédestination, sur lesquels il a émis bien des contradictions, mais avec une tendance que l’on ne saurait méconnaître vers la doctrine de l’élection : « Celui que Dieu conduit n’a pas besoin de guide. » Le Korân n’est pas une force pour sauver les hommes contre leurs volontés : « ce n’est qu’un avertissement, un rappel, un vrai Korân pour prévenir les vivants : ils peuvent faire leur choix, s’il plaît à Dieu. »

Les légendes juives occupent près de la moitié du contenu du second groupe des chapitres de la Mekke ; la majorité appartient même à cette période, et le reste au troisième groupe, aucune ne pouvant être attribuée avec certitude à la première division, et quelques-unes seulement aux chapitres de Médine ; mais il y a passablement de vieux thèmes sur le jugement, le paradis, l’enfer, bien que les descriptions aient perdu quelque peu de leur force, et que