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cela, il ne diffère en rien de ses prédécesseurs, et il ne cessait toujours d’inculquer à son auditoire que sa doctrine n’est en rien nouvelle, mais simplement celle des enseignements de tous les hommes de bien qui ont passé avant lui. Il est bien certain que parfois ces fréquents récits des révélations qu’il attribuait à Moïse et au Christ avaient spécialement pour motif de convertir des juifs et des chrétiens ; mais nombre de ces histoires furent racontées par lui avant d’être en contact avec aucun d’eux ; elles ne sauraient être attribuées qu’à sa théorie de l’unité des prophéties.

Entrer dans les détails de ces curieuses légendes nous entraînerait au-delà de toute limite raisonnable. Elles n’ont d’intérêt que pour les amateurs de l’antiquité, et, sauf la preuve qu’elles donnent des vues de Mohammed à l’égard de la révélation en général, ces détails n’ont guère trait à notre sujet qui est la fin pratique du Korân. La manière dont les légendes des anciens prophètes sont appliquées se verra par un seul extrait. L’argumentation de Moham-