Page:Lane-Poole - Le Korân, sa poésie et ses lois, 1882.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus nettement. Mohammed n’avait pas vécu en vain dans les prairies ; il n’avait pas passé inutilement les longues nuits solitaires dans la contemplation des cieux pleins de silence et d’immensité, et dans l’attente de l’apparition de l’aurore au-dessus des montagnes. Cette première partie du Korân n’est qu’un long tableau en couleurs vives et brillantes des beautés de la nature. Comment pouvez-vous croire autre chose qu’au Dieu tout-puissant, lorsque vous voyez ce monde glorieux autour de vous et cette merveilleuse tente du ciel au-dessus de vous ? est une fréquente question de Mohammed à ses compatriotes. « Lève les yeux au ciel ; y vois-tu quelques fissures ? Lève-les encore : ta vue sera éblouie et émerveillée ! » — Nous ne trouvons guère autre chose que cet appel au témoignage de la nature dans le premier groupe des discours de la Mekke. Le prophète était trop exalté, pendant ces premières années, pour se mettre à argumenter ; il cherche plutôt à frapper d’étonnement par de brillantes