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milles et influents dans les conseils de la Mekke ; et la nouvelle secte observait ses rites non plus en secret, mais publiquement, à la Kaaba, en face de la ville entière.

Les Koreichites prirent la résolution d’avoir recours aux plus violentes mesures. Après avoir essayé en vain de l’isoler de sa famille — le véritable esprit arabe de la parenté n’est pas si aisément ébranlé, — ils mirent tout le clan au ban de la société, et firent serment de n’épouser aucun d’eux, de n’acheter ni de vendre, et de n’avoir aucun rapport quelconque avec eux. Au crédit de Mohammed et de son clan, un homme seulement refusa de suivre son sort, bien que la plupart d’entre eux ne partageassent pas sa doctrine. Plutôt que d’abandonner leur parent, ils allèrent tous, à l’exception d’un seul, à leur propre quartier de la ville et y restèrent en bannissement pendant deux ans. La famine se faisait sentir sur la famille enfermée, quand les Koreichites eurent honte de leur œuvre, et que cinq chefs se levant et mettant leurs armes vinrent jusqu’au ravin qui en-