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ses ardents parlers avec son âme qui, finalement, firent de lui le prophète de sa nation.

Sauf cette vie pastorale et plus tard son emploi de conducteur de chameaux dans les caravanes syriennes de sa riche cousine Khadidja, qu’il épousa quelques années après, il n’y a à peu près rien que l’on puisse affirmer de la jeunesse de Mohammed. Il doit avoir été témoin des luttes poétiques à la foire de Okadh, et avoir écouté les vives conversations des Juifs et des Hanifs qui visitaient les marchés ; il peut avoir entendu quelque chose, très peu, de Jésus de Nazareth. Ce qu’il fit, nous l’ignorons, ce qu’il était, nous le savons par le surnom sur lequel il était connu, El-Amin, « le très franc ».

Mohammed avait quarante ans lorsqu’il commença sa mission de réforme. Il doit avoir longtemps douté de lui-même et hésité sur ce qu’il devait faire, mais, au moins extérieurement, il paraît s’être conformé à la religion populaire. Enfin, un jour qu’il observait les mois sacrés, la « Trêve de Dieu » des Arabes, en priant et jeûnant sur