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des Juifs, il ne fût jamais devenu le prédicateur de l’Islâm. Le vieux culte de la nature, si cher aux Arabes, a même eu sa part dans la nouvelle religion, et jamais foi n’a été faite de matériaux plus variés que celle donnée par Mohammed à une si grande partie de l’humanité.

On sait peu de choses de ses premières années ; il naquit en 571, et appartenait à la noble tribu de Koreich qui avait été si longtemps gardienne de la sainte Kaaba. Il avait perdu ses parents de bonne heure, et, comme la branche de la tribu à laquelle il appartenait était devenue pauvre, il dut se rendre aux collines pour faire paître les troupeaux de ses voisins. Plus tard, il se rappelait avec plaisir ces jours passés et disait que Dieu ne choisit ses prophètes que parmi les pâturages. La vie montagnarde lui donna ce véritable œil du pasteur pour la nature qui se remarque dans tous les chapitres du Korân, et ce fut pendant ses veilles solitaires, sous l’immensité du ciel d’Arabie, alors qu’aucun humain ne dérangeait ses pensées, qu’il commença