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d’un chapitre (tel que nous l’avons maintenant) a été prononcée en une seule fois, mais très souvent quelques versets seulement furent délivrés à la fois, auxquels d’autres fragments furent ajoutés plus tard, quelquefois d’après instructions spéciales du prophète, de les insérer dans tel ou tel chapitre, mais fréquemment sans aucune indication de ce genre. Ces versets et chapitres ne furent pas classés, ni même souvent écrits, à l’époque de la mort du prophète ; ce ne fut que lorsque la guerre eut commencé à diminuer le nombre de ceux qui avaient confié la garde du Korân à leur seule mémoire, que les Musulmans comprirent combien périssable était la base sur laquelle leur livre sacré s’appuyait.

C’est alors qu’effrayés eux-mêmes d’une si grave innovation ils se décidèrent à réunir les fragments épars du Korân écrits jusque-là « sur palmiers, peaux, os d’animaux, et aussi dans le cœur des hommes. » Le disciple fidèle du prophète, Zeid ibn Thabit, entreprit cette œuvre importante