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Traité populaire d’agriculture

cours du fumier, lorsque le terrain ne possède pas une surabondance de principes fertilisants.

Pour que le chaulage produise de bons effets, il faut aussi que le sol ait été préalablement assaini. La chaux contribue, sans doute, à en faire disparaître l’humidité surabondante, mais tant que celle-ci persiste, les résultats du chaulage sont à peine sensibles.

La supériorité de la chaux sur la marne consiste en deux choses : la première, c’est que cette base puissante n’étant pas combinée à l’acide carbonique, comme dans la marne, agit avec plus d’efficacité sur les matières organiques ; la seconde, c’est que son état de division est incomparablement plus grand.

La chaux s’emploie sous deux états : vive ou éteinte.

La chaux vive a une action désorganisatrice si grande, elle brûle si vite les matières organiques, qu’on ne l’emploie que dans les sols acides ou qui contiennent une grande abondance de matières végétales.

La chaux s’emploie généralement éteinte, et on l’éteint soit à l’air, soit par immersion dans l’eau.

La méthode la plus simple consiste à la déposer en petits tas également espacés entre eux ; on choisit un beau temps, car la pluie, en la réduisant en bouillie, en empêcherait l’égale répartition sur le sol. Ainsi exposée à l’air, la chaux exerce son avidité pour l’eau en absorbant celle qui se trouve contenue dans l’atmosphère à l’état de vapeur. Elle se gonfle, éclate dans tous les sens, se divise à l’infini. C’est alors qu’il faut l’épandre, opération qui se fait avec la plus grande facilité et qu’on fait ordinairement suivre d’un léger labour.

D’après une autre méthode, on dispose la chaux de la manière que nous venons d’indiquer, mais on recouvre de terre chacun des petits tas, dans l’inten-