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Traité populaire d’agriculture

II
AMENDEMENTS ARGILEUX.

Les amendements argileux conviennent aux sols sablonneux et calcaires ; le sol argileux lui-même peut être amendé par l’addition d’une argile calcinée.

Si l’argile constitue le sous-sol des terrains calcaires ou sablonneux, on le ramène à la surface par un labour de défoncement, en donnant un second trait de charrue dans les sillons. C’est le moyen le plus simple et le moins dispendieux d’amender les terres sablonneuses et calcaires.

Si on ne peut recourir à ce moyen, on ajoute alors de l’argile à la terre que l’on veut amender, mais cette opération est plus difficile à cause de la consistance tenace et compacte de cette terre. On réussit cependant en employant de l’argile réduite en poudre, des curures de fossés, des vases argileuses qui se divisent assez facilement.

L’époque même de l’épandage de l’argile facilite beaucoup la désagrégation de cet amendement. C’est peu après les moissons qu’on doit transporter les argiles sur les terres, pour que les pluies d’automne et surtout les gelées détruisent la cohésion qui unit les particules de ces masses compactes et réduisent en poussière les mottes que forme l’argile.

La quantité d’argile qu’il faut employer comme amendement varie nécessairement d’un sol à l’autre.

Calcinée, l’argile devient un amendement très avantageux, même pour les terres argileuses. Cette calcination fait perdre en effet à l’argile ses propriétés premières, sa ténacité, sa faculté de retenir l’eau. Au lieu de rendre le sol plus compact, plus difficile à