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Traité populaire d’agriculture

déjà trop durcie par la sécheresse, se soulève et se casse en mottes, ni quand, trop humectée, elle se retourne en masse compacte ; il faut attendre l’époque où une partie de l’humidité étant déjà absorbée ou évaporée, la terre en conserve encore cependant assez pour s’émietter facilement.

2oUne petite pluie légère rend souvent le binage plus facile, mais elle a l’inconvénient de faciliter la repousse de quelques mauvaises herbes laissées sur le terrain, tandis que par un temps de sécheresse, toute plante attaquée par le binage périt infailliblement.

3oLe binage par un temps de grande sécheresse peut cependant être nuisible dans les terres légères et sablonneuses, en ce qu’il occasionne une déperdition plus abondante de l’humidité de la terre.

4oLorsqu’on donne plusieurs binages, les derniers doivent être plus profonds que les premiers.

5oLe binage se donne dès que la terre commence à durcir.

Le binage est usité soit pour les terres chargées de récoltes, soit pour les sols nus ou en jachère.

Dans le premier cas, on fait usage d’instruments à la main, de la bineuse et de la houe à cheval ; dans le second cas, on se sert de l’extirpateur, du scarificateur.

Lorsque l’on veut biner une terre chargée de récoltes, l’instrument employé diffère suivant que la terre porte des récoltes-racines ou des céréales semées en ligne.

Si la terre porte des récoltes-racines, pommes de terre, betteraves, etc., les lignes sont plus espacées, les raies plus larges, l’instrument par conséquent peut être plus grossier. On se sert, dans ce cas, de la houe à cheval qui bine le terrain compris entre les lignes, et ensuite de la houe à main pour biner dans la ligne même des plantes.