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Traité populaire d’agriculture

de longueur sur trois pieds de diamètre fonctionne mieux que les rouleaux longs et étroits dont on se sert communément.

Le rouleau a encore d’autant plus d’action que toute sa surface appuie sur la terre partout, quelles que soient d’ailleurs les inégalités du terrain.

Les rouleaux ordinaires, faits d’un seul morceau, ne remplissent pas cette condition importante. On devra leur préférer les rouleaux brisés, faits en plusieurs morceaux, composé de deux, trois, quatre fragments de cylindre, ayant un essieu unique, mobile, qui traverse des lumières très larges. Dans ces conditions, chaque partie, obéissant aux inégalités du terrain, s’élève ou s’abaisse ; on atteint par là même toutes les parties du sol.

Indépendamment de ces précieux avantages, quand le rouleau tourne au bout du champ, chaque partie étant indépendante de sa voisine, peut rouler isolément, dans un sens ou dans l’autre ; la terre alors ne se trouve pas creusée, comme cela arrive avec les rouleaux d’un seul morceau.

En plaçant, en arrière du rouleau, à deux pouces de sa surface, une barre rigide qu’on fixe dans le cadre-châssis du support, on a cette pièce importante du rouleau connue sous le nom de décrottoir.

Si le sol est un peu humide, la terre s’attache facilement au rouleau ; le décrottoir fait tomber la terre adhérente. S’il arrive que le décrottoir empêche la marche du rouleau, parce que la terre s’attache en trop grande quantité, il n’y a plus alors qu’à dételer ; l’opération du roulage est contre-indiquée mécaniquement par ce seul fait.

Les rouleaux offrent le plus souvent une surface unie, ce qui rend parfois leur action insuffisante dans les sols compacts, surpris par la sécheresse, après le