Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
Traité populaire d’agriculture

d’un seul trait de charrue, on se contente d’une largeur d’un quart plus considérable que l’épaisseur.

5oÉpoque des labours.

Le moment le plus favorable pour labourer dépend de l’état du terrain et du but qu’on se propose.

a]État du terrain. — On ne doit commencer les labours que lorsque le sol n’est ni trop sec, ni trop humide, c’est-à-dire, lorsqu’il n’est ni trop tenace, ni trop dur ; autrement, l’exécution du labour est très difficile à effectuer, quelquefois même impossible.

Lorsque le terrain est trop sec, le sol argileux, au lieu de se diviser en tranches égales, se déchire en mottes de diverses grosseurs ; le sol sableux, par le revirement d’une tranche de terre dont la surface serait desséchée, serait lui-même entièrement privé de son humidité.

Dans un terrain humide, les bandes de terre deviennent très adhérentes ; elles se durcissent en séchant et ne se divisent plus qu’en mottes qu’il est difficile de briser ; en outre, les semences des mauvaises herbes s’y conservent jusqu’à ce que l’ameublissement ultérieur du sol leur permette de lever.

b]But spécial du labour. — Pour parvenir aux différents buts que l’on peut avoir spécialement en vue dans la confection d’un labour, on a, relativement aux temps où ils se pratiquent, trois espèces de labours : les labours du printemps, les labours d’été et les labours d’automne.

A-t-on principalement en vue l’ameublissement d’un sol humide et compact, c’est aux labours d’automne qu’il faut recourir. La gelée vient alors en aide aux cultivateurs ; elle pulvérise le sol aussi bien, mieux même, que le meilleur des instruments, et le laisse, au printemps, dans un état d’ameublissement parfait.