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Traité populaire d’agriculture

b]Labours profonds. — On nomme labours profonds ceux dont la profondeur est de huit à dix pouces.

L’avantage de ces labours consiste principalement en ce que les plantes trouvent à puiser leur nourriture dans une masse de terre plus considérable.

Le sol labouré profondément peut supporter sans inconvénient une plus grande quantité d’engrais que celui qui ne reçoit qu’un labour superficiel ; dans ce dernier, les principes fertilisants du fumier n’étant mélangés qu’à une petite masse de terre, sont fournis aux plantes trop promptement, ce qui donne lieu à une végétation trop active et occasionne les céréales à verser.

Les labours profonds, de même que les labours de défoncement, tendent essentiellement à prévenir les accidents qui résultent, pour les récoltes, soit des sécheresses, soit de l’excès des pluies.

En effet, une grande quantité d’eau détrempera en totalité une couche de trois ou quatre pouces de terre et ne tardera pas à refluer à la surface et à convertir tout le terrain en boue ; tandis que si la même quantité d’eau eût eu à détremper une masse double de terre, elle n’eût produit qu’une humidité favorable à la végétation.

D’un autre côté, cette humidité qui a pénétré à sept, huit ou dix pouces de profondeur, sera bien plus difficilement ensuite absorbée par le soleil et par les vents desséchants, que celle qui imprègne les couches superficielles du sol.

Règle générale, pour conserver ses qualités, la couche arable doit être remuée de temps en temps dans toute son épaisseur et exposée à l’influence de l’air. Elle finirait par perdre ses avantages si on se contentait de lui donner des labours superficiels. En effet, l’action réitérée du sep lisse le fond de la raie à la même profon-