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Traité populaire d’agriculture

ble de fortifier l’action de l’atmosphère par une application d’engrais ; faute de ce secours, le sol serait appauvri.

Comme il n’est pas toujours facile de donner à un tel labour de défoncement tout l’engrais qui lui convient, et il lui en faut beaucoup, on n’opère le défoncement que d’une manière progressive. Ainsi, par un premier labour on n’entamera qu’un pouce du sous-sol. Trois ou quatre ans plus tard on approfondira encore d’un pouce, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ait donné au sol cultivé, à la couche arable, une profondeur convenable, variant entre douze et dix-huit pouces.

Le défoncement du sol, suivant le second procédé que nous avons indiqué, peut avoir lieu de deux manières : en faisant passer deux charrues, l’une après l’autre, dans la même raie, ou bien en faisant suivre la charrue par des hommes armés de bêches, qui approfondissent le terrain avec cet outil.

Il n’est pas toujours nécessaire, dans un labour de défoncement, d’amener une partie du sous-sol à la surface ; il est souvent même préférable, quand on n’est pas riche en fumier, nécessaire quelquefois, lorsque le sous-sol est de mauvaise qualité, d’ameublir les couches inférieures au lieu de les mélanger avec la terre arable.

Cette opération s’effectue en faisant suivre la charrue ordinaire, par une deuxième charrue sans versoir, munie d’un soc convexe, appelée charrue sous-sol, charrue fouilleuse, qui fouille le terrain sans le retourner.

On obtient par ce moyen une amélioration notable.

L’ameublissement du sous-sol permet en effet à l’eau de descendre plus avant, aux engrais de s’y infiltrer, aux plantes d’y enfoncer leurs racines.