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Traité populaire d’agriculture

provenant des averses ou de la fonte des neiges, emporterait facilement la meilleure partie de la terre végétale.

Quant à la largeur des planches, il est admis, en pratique, qu’elle doit être plus grande dans les terrains secs et légers, plus petite dans les terres fortes et humides. Dans ces derniers sols, les planches peuvent avoir, à moins de cas exceptionnels, une largeur variant de douze à dix-huit pieds.

c]Labours en billons. — Lorsque les raies d’égouttement sont très rapprochées les unes des autres et que la planche comprise entre deux raies, au lieu d’être plate, comme dans le second mode de labour, est plus ou moins bombée, on dit que le champ est labouré en billons.

L’usage des billons ne se justifie qu’autant que la couche arable a très peu d’épaisseur et repose sur un sous-sol de mauvaise nature.

Il est certain, en effet, qu’en ouvrant des raies très-rapprochées pour jeter entre elles la terre qu’on en tire, on accumule la terre végétale sur une partie de la surface du champ et qu’on obtient, ainsi, des produits qu’on n’aurait pas sans cette forme de labour.

Cet avantage est contrebalancé par de nombreux inconvénients.

Les plantes souffrent davantage des variations de la température ; elles ne jouissent pas également des influences du soleil sur les côtés du billon ; la végétation prospère au sommet pourvu d’une couche de terre suffisante et languit sur les épaules du billon qui en sont dégarnies ; l’engrais, inégalement réparti, tend à s’accumuler au fond des raies ; la semence, s’y distribuant mal, ne peut être enterrée uniformément ; le sarclage et le buttage ne peuvent s’y effectuer qu’à la main ; le travail de la faux et de la faucheuse y