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Traité populaire d’agriculture

Il est très important de tirer des raies de bout ; sans cette précaution, les raies de la planche sont toujours de longueur inégale, ce qui fait un travail très irrégulier et occasionne ensuite ce que, dans la pratique, on appelle des manques, lorsqu’il est question de labourer cette partie du champ sur laquelle ont tourné les chevaux en quittant une raie pour en prendre une autre et à laquelle on donne le nom de tournière.

La tournière que la raie de bout doit séparer distinctement de l’extrémité des planches, est généralement désignée sous le nom d’about ou ceintre.

La raie d’égouttement qui sépare deux planches se trouve naturellement fort large, puisqu’elle est formée par l’espace qu’occupaient les deux dernières tranches que l’on a jetées dehors en allant et revenant. Si on laisse les choses en cet état, comme cela arrive généralement, on perd un large espace qui ne donnera rien à la récolte et le fond du labour ne s’égouttera pas.

Pour remédier à ces défauts on termine le labour par une raie que l’on tire aussi profonde que possible, et qui, occupant la moitié de la largeur de la double raie restée ouverte, rejette la terre que l’on en tire sur l’autre moitié de cette largeur. De cette manière, au lieu de la double raie large et plate qui existait, on a une raie étroite et profonde qui égoutte bien mieux la planche, tout en lui laissant une plus grande surface productive.

La longueur des planches n’est pas toujours indifférente : plus elle est considérable, plus aussi les chevaux peuvent faire de labour dans le même espace de temps, pour la bonne raison qu’ils auront à tourner moins souvent. Dans les terres fortes et caillouteuses les planches doivent être moins longues que dans les terres légères. Dans les terrains en pente très inclinée, des raies trop longues seraient nuisibles, parce que l’eau