Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
Traité populaire d’agriculture

C’est ce que nos cultivateurs appellent labourer à dia, parce que, arrivés au bout d’une raie, ils tournent toujours à gauche pour prendre la raie suivante.

Pour endosser on commence le labour par la ligne du milieu de la planche, c’est-à-dire en jetant la terre, en allant et en revenant, dans la raie laissée ouverte par un labour antérieur et qui se trouve comblée de cette façon. On continue de labourer ainsi en jetant la bande de terre du côté du milieu de la planche, jusqu’à ce qu’on soit arrivé aux deux côtés où se trouvent alors les raies qui restent ouvertes.

Nos cultivateurs donnent à ce genre de labour le nom de labour à hue, parce que, arrivés au bout d’une raie, ils tournent toujours à droite pour prendre la raie suivante.

Le labour en planches laisse le terrain presqu’à plat, le centre de chaque planche devenant l’emplacement de la raie d’égouttement au labour suivant.

Ce mode de labour convient à toutes les récoltes et à tous les sols. On peut, par cette disposition, donner aux raies d’égouttement la direction la plus propre à évacuer les eaux et les multiplier partout où le besoin s’en fait sentir.

Toutefois, si l’on avait affaire à un sol très argileux ou très humide, un léger bombement donné aux planches, loin d’être nuisible, serait utile en ce qu’il donnerait au sol la facilité de se ressuyer plus vite, circonstance fort importante quand les travaux pressent dans une exploitation d’une certaine étendue.

Ouvrir les premières raies d’une planche s’appelle enrayer, et on donne le nom de raie de bout à une raie transversale à la planche, tirée par la charrue, avant le labour, aux deux bouts d’une pièce.

La raie de bout forme ainsi une ligne droite sur laquelle la charrue doit piquer en commençant chaque raie au sortir de terre en la terminant.