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Traité populaire d’agriculture

Ces labours s’exécutent ordinairement à l’aide d’une charrue tourne-oreille, c’est-à-dire, dont le versoir se change de côté à l’extrémité de chaque raie, en sorte que la charrue, revenant constamment dans la même raie, jette toujours la tranche de terre du même côté de l’horizon, en la versant alternativement à droite et à gauche du laboureur.

Lorsque la pièce est achevée, il ne reste aucune raie ouverte, si ce n’est la dernière par laquelle la charrue a terminé son travail.

Ce labour est le plus facile ; il se donne en travers, dans tous les sens, et remue ainsi le sol plus complètement que tout autre. Mais, pour le pratiquer, il faut avoir recours à des charrues spéciales, qui le plus souvent sont loin d’avoir la perfection que peut atteindre un instrument construit pour verser la terre d’un seul côté.

Ce labour convient très bien, néanmoins, aux terrains en pente qu’il faut labourer perpendiculairement à la pente, dans lesquels alors la bande de terre n’est jamais retournée avec perfection par les charrues ordinaires lorsqu’on la jette du côté du haut.

b]Labour en planches. — Une terre est labourée en planches lorsque, de distance en distance, on a ménagé, parallèlement entre elles, des raies d’égouttement, pour recevoir et conduire hors du champ les eaux surabondantes.

Le terrain se trouve donc alors divisé en planches qui ont toute la longueur de la pièce et une largeur variant de six à trente pieds.

Chaque planche se laboure à part par un labour fendu ou endossé.

On dit qu’on fend une planche, lorsque le laboureur ouvre d’abord les deux raies ou sillons extérieurs en se tournant de manière à jeter la terre en dehors de la planche.