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Traité populaire d’agriculture

morceaux de bois on laisse un espace libre de deux à cinq pouces. Par-dessus ces deux tronçons de sapin, on en couche un troisième ; ou mieux, on les recouvre d’une croûte. Ces fossés ou drains sont ensuite remplis de terre.

Il est parfaitement établi aujourd’hui que le drainage en tuiles est le plus effectif et le plus économique et on ne doit lui préférer le drainage en pierre que dans les terrains où la proximité du roc empêcherait de placer les tuiles à l’abri des gelées.

Voici les avantages que les agronomes attribuent au drainage :

Il abaisse le niveau des eaux stagnantes à une profondeur suffisante pour qu’elles ne puissent plus nuire au développement des racines des récoltes ;

Il facilite le passage à travers la couche arable, des eaux pluviales et des éléments de fertilité qu’elles peuvent apporter sur le sol qui les reçoit ;

Il facilite à l’air le moyen de pénétrer dans le sol, jusqu’à la portée des racines, et jusqu’au contact des engrais dont il active la décomposition au profit des récoltes ;

Il contribue à l’ameublissement des terres fortes ;

Il augmente la chaleur du sol, en diminuant l’évaporation superficielle de l’eau, et, par suite, en atténuant le refroidissement que cette évaporation produit toujours ;

Il augmente la fertilité du sol d’une manière étonnante, par suite d’une introduction plus facile, d’un transport plus régulier, d’une transformation plus avantageuse des gaz et des substances propres à contribuer au développement des plantes cultivées.

Et, comme résultats plus pratiques, plus tangibles, on peut ajouter que le drainage augmente la superficie du terrain consacré à la production des récoltes, — par