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Traité populaire d’agriculture

2oRigoles couvertes ou drains.

Lorsque l’humidité dont souffre le sol a pour cause, non seulement l’eau qui tombe à la surface, mais encore la présence de sources ou de filtrations dans le sol, ou lorsque le terrain est plat et d’égout difficile, il faut alors avoir recours à l’établissement de fossés couverts ou drains.

Le nombre et la largeur des fossés couverts sont déterminés par la quantité d’eau qu’ils doivent écouler. Leur profondeur se règle par celle même des eaux qu’il s’agit de détourner, par le plus ou moins d’espace que l’on veut laisser entre chaque drain et par la plus ou moins grande porosité du sol ; dans tous les cas, elle doit être assez considérable pour que les instruments aratoires ne viennent pas déranger les matériaux employés dans la construction des drains.

Les drains doivent aussi être soustraits à l’action de la gelée.

Leur pente doit être suffisante pour permettre à l’eau de s’écouler facilement. On obtient ordinairement ce résultat en faisant suivre aux drains la plus grande pente du terrain. Dans un drainage bien fait, à fond bien nivelé, une pente de 17½ pouces à l’arpent suffit amplement à faire écouler l’eau.

En général on doit tâcher de faire aboutir les drains dans un fossé ouvert ; l’eau s’y écoule plus facilement et l’on s’assure mieux en tout temps, de leur bon fonctionnement, car c’est aux bouches des drains que la gelée cause le plus de dégâts.

Les drains ne doivent pas être trop longs, surtout si la pente qu’ils suivent est très rapide ; on établit alors un drain transversal, de plus grandes dimensions, qui reçoit l’eau de tous les drains ordinaires.