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Traité populaire d’agriculture

sant ces conditions, les raies enlèvent mieux l’humidité ou l’eau surabondante qu’elles conduisent aux rigoles ou aux fossés.

b]Rigoles. — Les rigoles reçoivent l’eau des raies pour la conduire aux fossés.

Les rigoles sont transversales aux raies, par conséquent aux planches ; elles doivent réunir les conditions des raies elles-mêmes.

On leur donne toutefois plus de profondeur et plus de largeur pour la raison bien simple et bien évidente qu’elles doivent égoutter les raies et recevoir une plus grande quantité d’eau.

c]Fossés. — Ce sont des tranchées plus ou moins profondes et plus ou moins larges suivant la quantité d’eau qu’elles sont destinées à recevoir.

Cette eau leur arrive des rigoles et des raies.

Les bords des fossés doivent être en talus et d’autant plus inclinés que la terre est plus meuble. L’eau les minerait autrement et leur enlèverait, dans son cours, des morceaux de terre de droite et de gauche.

Il faut tenir les fossés et les décharges, qui reçoivent l’eau des fossés, en état d’éconduire rapidement les eaux de la surface du sol. On obtient ce résultat par un curage périodique.

Lorsqu’il est possible d’approcher des fossés avec des tombereaux, on doit se faire un devoir d’enlever immédiatement les curures ; on en forme des dépôts qui deviennent, comme on le verra, avec peu de travail, un excellent engrais.

Les cultivateurs font ordinairement des petits tas de ces curures sur les bords mêmes des fossés ; ces tas se couvrent d’herbe en une saison et deviennent un sérieux obstacle à l’égouttement du terrain et à la marche des instruments aratoires.