Page:Landry - Traité populaire d'agriculture théorique et pratique, 1886.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
Traité populaire d’agriculture

Les terres n’ont pas toutes la même ténacité. La cohésion, très forte dans l’argile, va en diminuant dans l’humus, le calcaire et le sable.

Lorsque l’on travaille une terre dans l’état humide, il n’y a pas seulement à vaincre la cohésion de la terre même, mais encore son adhérence aux instruments aratoires.

Cette adhérence augmente dans l’ordre suivant, commençant par la terre la moins adhérente : sable, humus, calcaire et argile.

C’est au degré de cohésion de la terre et à son adhérence aux instruments que se rapportent les dénominations de pesant et léger, si communément appliquées au sol par les cultivateurs.

La terre adhère plus fortement aux instruments de bois qu’aux mêmes instruments en fer ; c’est avec des instruments d’acier que l’adhérence se fait le moins sentir.

La cohésion d’une terre est diminuée par la gelée : cela est dû à l’accroissement de volume que prend l’eau qui passe à l’état de glace. Dans cette transition de l’état liquide à l’état solide, l’eau agit par sa force expansive sur la terre qui la contient et en opère la désunion des particules. C’est ce qui explique les merveilleux effets des labours d’automne pratiqués dans les terres argileuses.

III
PERMÉABILITÉ ET CAPILLARITÉ.

La perméabilité est la propriété que possède le sol de laisser filtrer l’eau au travers de sa masse.

C’est grâce à cette propriété que l’eau, l’air et les gaz parviennent aux extrémités des racines de la plante.