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Traité populaire d’agriculture

De toutes ces plantes c’est probablement le seigle qui jouit au plus haut degré du pouvoir de se succéder à lui-même pendant plusieurs années sans interruption et sans diminution sensible dans son rendement.

Il lui faut, toutefois, le sol qui lui convient, une terre très légère et les engrais qu’il réclame.

L’avoine est à peu près dans le même cas ; dans une terre plus tenace, dans un sol argileux, elle se succède longtemps à elle-même, même sans fumure.

L’avoine succède aussi facilement à n’importe quelle autre récolte, elle réussit après l’orge.

Inutile de parler ici des nombreuses plantes de nos prairies naturelles dont la successibilité est un fait connu de tous.

Des essais ont prouvé que le tabac et le chanvre peuvent se succéder à eux-mêmes ou aux autres récoltes.

La culture continue de la pomme de terre sur un même terrain pendant cinq, dix et même trente ans, établit d’une manière irrécusable que ce tubercule peut entrer dans la classe qui nous occupe ; mais il lui faut des fumures répétées.

L’orge peut aussi supporter plusieurs cultures consécutives sur le même terrain, pourvu qu’on laboure ce dernier, une année superficiellement et une année profondément, avec fumure suffisante.

2oPlantes antipathiques.

Les plantes antipathiques le sont ou à elles-mêmes ou à d’autres.

L’antipathie des plantes à elles-mêmes est la plus fréquente et c’est un fait prouvé par l’expérience que cette antipathie se fait sentir plus longtemps que celle des plantes entre elles.