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Traité populaire d’agriculture

l’humidité atmosphérique et de la chaleur solaire, et comme c’est à la rosée qu’on demande l’humidité nécessaire, on donne à ce mode de fermentation le nom de rosage ; on l’appelle aussi quelquefois sereinage, rorage ;

2oen plongeant les gerbes de lin dans l’eau pendant un temps suffisamment long pour que la fermentation puisse détruire la gomme-résine. Cette opération est connue sous le nom de rouissage.

Le premier procédé est moins difficile, mais beaucoup plus lent que le rouissage.

En deux mots, voici son détail :

On étend sur une prairie le lin débarrassé de sa graine ; on le retourne lorsque la couche fibreuse du côté inférieur se détache avec facilité. Au bout de deux ou trois semaines, la nouvelle face inférieure atteint le degré de rouissage convenable, lorsque la tige, froissée entre les doigts, indique que les filaments peuvent se séparer facilement de la substance molle.

On entre alors le lin.

Le rouissage proprement dit est plus expéditif, pour la bonne raison que la fermentation n’est pas interrompue comme dans le rosage.

Dans le rosage, en effet, la dessiccation produite par la chaleur solaire amène vers le milieu du jour une interruption dans la fermentation.

Rien de semblable dans le rouissage, puisque la plante plonge continuellement dans l’eau.

La séparation des filaments s’opère donc plus rapidement.

Le rouissage se fait dans des espèces d’étangs appelés routoirs.

Les routoirs sont à eau dormante ou à eau courante, selon qu’on a à sa disposition une plus ou moins grande quantité d’eau, qu’on possède des sources ou des mares.