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Traité populaire d’agriculture

mencement ; trois semaines plus tard les graines sont mûres.

L’époque de la récolte dépend nécessairement du produit que l’on veut en obtenir.

La maturité du lin s’annonce par le changement de couleur de la tige, la chute d’une partie des feuilles et l’ouverture d’une partie des capsules.

Alors, si l’on veut récolter le lin pour sa graine, la grosseur et la pesanteur étant les qualités qui la feront surtout apprécier, on doit ne faire la récolte que lorsque la moitié des capsules, étant entièrement mûres, commencent déjà à s’entr’ouvrir.

Si c’est uniquement pour la filasse que l’on cultive cette plante, on la récolte dès que les feuilles commencent à jaunir sur la tige et que les dernières fleurs ont disparu.

Si l’on veut obtenir la graine et la filasse, on arrache le lin quand la graine commence à brunir et la tige à jaunir vers les deux tiers de sa hauteur.

Le lin ne se coupe pas ; on l’arrache.

On en forme de grosses poignées, qu’on lie d’un seul lien placé près de la tête et l’on dresse ces poignées debout en les écartant par le pied de manière à en faire de longues files disposées en toit dont le faîte est constitué par les capsules.

On peut aussi, sans employer aucun lien, appuyer les tiges contre une perche soutenue par deux piquets, à une hauteur de dix-huit pouces du sol.

On laisse le lin huit à dix jours en cet état.

Cette première opération qui suit l’arrachage porte le nom de fanage : elle a pour but d’obtenir la dessiccation de la graine qu’en bonne culture on doit séparer de la plante avant d’appliquer à cette dernière les procédés ultérieurs destinés à détacher les fibres du végétal.

Cette séparation de la graine porte le nom d’égrenage.