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Traité populaire d’agriculture

« La bonne graine, dit le Livre de la ferme, est courte, grosse, épaisse, rondelette, ferme, pesante, d’un brun clair et huileuse. »

La quantité de semence varie suivant le but que l’on se propose dans la culture du lin.

On cultive en effet le lin : 1o pour la filasse seulement ; 2o pour la filasse et pour la graine ; 3o pour la graine uniquement.

Cultivé pour la filasse seulement, le lin s’appelle lin en doux et demande une semence de deux minots par arpent. Sa culture alors exige moins de main-d’œuvre et fatigue peu la terre.

On cultive rarement ou pour mieux dire presque jamais le lin dans le but unique d’en obtenir la graine.

En revanche, et c’est le mode de culture le plus étendu, on cherche à en obtenir le double produit de la filasse et de la graine ; c’est d’ailleurs le mode le plus productif, celui auquel on doit donner la préférence.

Dans ce cas, on sème de trois quarts de minot à un minot par arpent.

On sème à la volée, on enterre à la herse et on termine par un roulage qui est d’autant plus nécessaire que la terre est plus légère ou que le temps est plus sec.

4oDès que la plante a atteint deux ou trois pouces de hauteur, on donne un premier sarclage qu’on répète plus tard si la réapparition des plantes nuisibles le rend nécessaire.

Ce sarclage se fait généralement par les femmes et les enfants. En Belgique, les femmes sarclent à genoux, sans souliers, le visage tourné contre le vent, afin que son souffle aide à relever la jeune plante fatiguée de cette opération.

IV.Le lin fleurit environ deux mois après son ense-