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Traité populaire d’agriculture

I.La carotte demande un sol léger, gras, profond et parfaitement nettoyé du chiendent et des autres plantes nuisibles ; il faut aussi que le fumier qu’on lui donne soit bien consommé, car les fumiers frais diminuent considérablement la substance sucrée de cette racine et en rendent le goût plus ou moins âcre.

Les terrains forts, tenaces et superficiels ne conviennent pas à la carotte ; dans les premiers, les racines ne pouvant pas se développer, deviennent fourchues et fibreuses ; et dans les terres trop peu profondes, les racines restent trop courtes.

Outre la profondeur et la consistance, la nature du terrain influe encore sur le rendement et la qualité des carottes. Plus une terre est douce, fraîche, grasse et mêlée de sable, plus les carottes y deviennent douces et agréables au goût, plus aussi leur rendement est considérable.

II.La carotte est une plante sarclée ; elle apparaît donc dès le début de la rotation.

Il y a cependant danger à la cultiver après une céréale qui a sali la terre en favorisant la croissance des mauvaises herbes.

En effet, comme elle est très délicate pendant sa jeunesse, qui se prolonge longtemps, et que souvent elle ne lève qu’un mois après sa semaille, il arrive, lorsqu’elle sort de terre et qu’elle vient à la suite d’une céréale, que le sol est déjà couvert d’un tapis de jeunes herbes, toutes plus avancées qu’elles. Le premier binage est alors très difficile, et d’autant plus difficile qu’il n’est pas toujours aisé de distinguer la carotte parmi les mauvaises herbes, dont un grand nombre, dans cette première phase de leur végétation, ont un aspect assez semblable au sien.

Toutes ces circonstances ajoutent au coût de la culture de cette racine. « Aussi, dit Barral, quand on n’a