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Traité populaire d’agriculture

la seconde année, ce sont les tiges, les fleurs et les graines, après quoi la plante meurt.

La betterave est non seulement une plante alimentaire, elle est encore une plante industrielle. L’industrie, en effet, est parvenue à extraire de la betterave un sucre abondant et aujourd’hui, dans certains pays, en France surtout, on ne cultive presqu’exclusivement la betterave que pour le sucre qu’elle fournit.

Depuis quelques mois notre public agricole est saisi de cette question ; nous ne la discuterons pas dans ce traité, mais nous pouvons dire qu’une solution affirmative, en autorisant ici la culture de la betterave comme plante industrielle, serait un premier pas vers un progrès réel.

On distingue plusieurs variétés de betteraves, les principales sont les suivantes : 1o la betterave champêtre ou disette, qui convient surtout aux terres fortes où elle croît presqu’entièrement hors du sol ; 2o la betterave de Silésie, c’est la betterave à sucre, qui nous donne deux sous-variétés, la betterave de Silésie à collet rose et la betterave de Silésie à collet vert ; 3o la betterave jaune, qui sert principalement de nourriture aux vaches laitières.

I.La betterave demande un terrain profond, très meuble, riche en sucs nutritifs et qui ne soit pas trop humide ; dans ce dernier cas, la racine devient très grosse, mais aqueuse et peu sucrée. Dans les terrains compacts et glaiseux, la racine ne pouvant s’étendre, reste fibreuse. Le sol qui lui convient le mieux, où elle donne ses plus beaux produits, est un sol léger et profond.

La betterave ne craint pas trop la sécheresse, c’est même une des plantes qui en souffrent le moins.

Nous avons dit que l’on cultive la betterave dans un double but, comme nourriture pour les bestiaux ou pour l’extraction de son sucre.