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Traité populaire d’agriculture

méthodes sont préférables chaque fois que, dans une rotation, la patate est regardée comme produit principal et dans les circonstances où l’on éprouve une pénurie d’engrais ; mais la première mérite la préférence, lorsqu’on regarde la patate comme récolte préparatoire à la culture des céréales, et lorsqu’on dispose d’une grande quantité de fumier.

« Lorsqu’on enterre le fumier en même temps qu’on plante les tubercules, on ne doit pas perdre de vue deux considérations qu’on est trop disposé à négliger. Dans les sols humides, les tubercules de patates doivent être placés sur le fumier. De cette manière, le fumier attirera l’humidité contenue dans la couche qui couvre la semence et rendra ainsi cette surface sèche et plus facile à travailler. Dans les sols légers, au contraire, qui souffrent par l’excès de sécheresse, on plante d’abord les tubercules et le fumier par-dessus, afin que ce dernier qui attire puissamment l’humidité et contracte avec elle une grande adhérence, tienne les tubercules toujours frais et dans une bonne disposition à la germination. C’est surtout dans les terres très calcaires que cette dernière méthode a d’excellents résultats. »

3oLa pomme de terre, dit l’abbé N. A. Leclerc, peut être reproduite de trois manières, soit en semant la graine que donnent ses tiges, soit en plantant ses tubercules, soit enfin en se contentant d’enterrer les germes qu’elle contient. Le mode le plus généralement usité en Canada, et le plus économique, est le dernier, pourvu qu’on ait soin d’enlever les germes assez gros. Il faut, en général, douze minots de tubercules par arpent.

On peut se contenter d’une quantité moindre.

Après avoir discuté sous toutes ses faces la question de savoir s’il était préférable de semer les tubercules